mardi 22 juin 2010

Sélection novlangue de la semaine (en construction)

Appel au consensus social  — permet d'ignorer l'avis de la majorité ou d'être intolérant envers une minorité. C'est ainsi que — même si deux sondages Léger-Marketing successifs [1] [2] révèlent que l'immense majorité des Québécois veut pouvoir choisir la formation morale et religieuse de leurs enfants et ne pas suivre le cours ECR si c'est leur choix — la présidente de la Fédération des commissions scolaires (FCSQ), Josée Bouchard, s'insurge au nom du « consensus social » contre la possibilité pour une école privée d'avoir un choix en la matière. « Même s'il existe pourtant un consensus au Québec sur la laïcité de l'enseignement, a-t-elle confié au Journal de Québec, le jugement du juge Gérard Dugré est « dangereux », envoyant le message que le privé peut se soustraire au programme du ministère de l'Éducation (MELS). » Puis, « Je pense que les tribunaux ne peuvent pas faire fi de consensus sociaux, c'est important pour la société québécoise de démontrer qu'elle fait des choix et qu'elle doit les faire respecter à l'ensemble des communautés qui désirent vivre autrement dans leur vie privée », a-t-elle soutenu. Rappelons également à Josée Bouchard le but des chartes : « et une charte des droits qui protège les individus et les groupes de la tyrannie de la majorité. »

Moyen-âgeépoque où aurait existé le libre choix en matière d'enseignement. Apprenant qu'une école catholique pourrait désormais enseigner le cours d'éthique et culture religieuse dans une perspective catholique, Pauline Marois, chef du PQ, s'est exclamée « Non mais, sur quelle planète on vit ! » pour conclure par un très étayé « On n'est pas au moyen âge ! » (Pour voir comment Pauline Marois a renié ses promesses en la matière, lire ici).

Pouvoir être laïc — empêcher autrui de ne pas être laïc (dans le sens areligieux ou antireligieux du terme). Andrée Lajoie, professeure émérite au Centre de recherche en droit public de l’Université de Montréal, citée par la Presse de ce lundi à la page 11, sortant de sa réserve universitaire, pense que, même si le gouvernement ne parvenait pas à renverser le jugement Loyola pour des raisons de liberté religieuse, il pourrait toujours utiliser la clause dérogatoire. « On verra si le Canada est un pays où l’on peut être laïc », avance-t-elle. Qu'est-ce qui empêche Madame Lajoie d'être laïque, d'envoyer ses enfants à une école laïque gratuite ? Il s'agit plutôt pour elle d'imposer à tous son point de vue laïciste.






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12 commentaires:

Jonathan a dit…

"Le nationalisme québécois se comporte comme un atome faible, qui ne peut subsister seul, dans son contexte, en lui-même; il a toujours eu besoin d'un autre atome avec lequel il a créé différents «alliages»". --Jean-Herman Guay, politologue

Au début des années 2000, il fallait faire la souveraineté parce que nous étions plus sociaux-démocrates que les Canadiens-anglais. Au milieu des années 2000, il fallait faire la souveraineté parce que nous étions plus pro-environnement. Aujourd'hui, ce qui se dessine, c'est qu'il faut faire la souveraineté parce que nous serions plus "laïque" que le reste du Canada.

Hé le PQ! Pourquoi ne pas essayer de nous convaincre de l'urgence de la souveraineté en utilisant des arguments nationalistes, identitaires ou historiques? Vous auriez ainsi plus de chances de réussir et ce serait beaucoup moins dangereux que vos lubies liberticides portant atteinte à la liberté de conscience et de religion.

Sébas a dit…

Incroyable ! La réalité dépasse vraiment la fiction... je ne pensais jamais voir ce jour au Québec !


***

Tous les régimes totalitaires adorent nationaliser nos corps (santé étatisée) et nos esprits (l'éducation -sic- nationalisée).

Tout part de là !

Le reste n'est qu'une conséquence de notre (?) désir de voir l'état s'occuper de ces domaines.

***

Certains (athées ou chrétiens), sinon la majorité diront:

«Mais ici ce n'est pas totalitaire, il n'y a pas de sang dans les rues, pas de goulags, etc et nous sommes donc démocratiques et libres»

Haha! Ouvrez vos yeux, il n'y a qu'illusion de démocratie et de liberté ici... et le totalitarisme s'installe de façon 100x plus lente et hypocrite que sous les régimes de Hitler ou de Staline... mais ça reste exactement la même chose.

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Questions pour tous ceux qui ne veulent pas voir l'état 'libéraliser' la santé et l'éducation (sic) étatisées:

Pourquoi ne pas nationaliser notre alimentation et nos habitations, 2 domaines 100x plus importants pour notre survie, que les 2 autres domaines?

Pourquoi quelques démagogues ont placé dans nos esprits que 'l'état-tout-puissant' pouvait mieux gérer notre santé et notre éducation, que des centaines de millions d'individus qui cooperent LIBREMENT?

Pourquoi ces 2 secteurs sont-ils si importants... (plus importants même que notre alimentation et nos habitations), aux yeux des étatistes ?

Pourquoi TOUS les régimes totalitaires (de gauche, de droite ou hybride), nationalisent ces 2 secteurs?

Pourquoi est-ce si difficile pour certains d'imaginer un monde sans un état omniprésent/omnipuissant dans ces 2 secteurs ?

Si, presque partout où l'état s'implique, le nivellement par le bas fini par s'installer, pourquoi trop d'individus veulent absolument que l'état reste maître de notre instruction et de notre santé ?

Pourquoi trop d'individus ne voient pas que partout où la doctrine de l'état-providence s'installe, il y a perte de liberté, endettement généralisé et -éventuellement- faillite technique de cet état ?

p.s.
Même la Corée du Nord -un des régimes les plus totalitaires au monde- décide de libéraliser le secteur de l'alimentation... car ses fonctionnaires ne font que causer des pénuries et des MORTS.

http://www.antagoniste.net/2010/06/21/meme-en-coree-du-nord-le-socialisme-recule/

*

Si des individus -de pays développés et LIBRES de l'emprise de l'état- peuvent nourrir TOUS leurs concitoyens et ce, par leur travail ou par la charité LIBRE, pourquoi cela serait-il différent pour notre instruction et notre santé ?

Anonyme a dit…

Moi je propose que l'on privatise toutes les routes. L'État n'a rien à voir là-dedans.

Marre des anonymes a dit…

Il reste à Anonyme ("les routes") à nous expliquer la comparaison entre l'éducation (privée pendant des siècles) et les routes (communes dans certains cas depuis des siècles, voire des millénaires : voies romaines...)

Un petit effort d'explication, Messieurs les laïcistes étatistes...

Dialoguez ;-)

Anonyme a dit…

@ Marre des ...

Effectivement, l'école et la santé ont été longtemps régies par le privé, en général par le Églises.

Les choses ont commencé à changer fin 18e, début du 19e, avec l'avènement progressif des démocraties, en commençant par celle des Américains.

Les libéraux, comme on les appelait, se sont dit que pour voter, valait mieux être instruit pour pouvoir faire un choix éclairé et pour pouvoir participer ensuite à gouvernance. Sous les régimes monarchiques, la question ne se posait pas.

Les libéraux étaient en outre très préoccupés de la pauvreté et convaincus que l'éducation - ce dont tout le monde convient maintenant - constituait pour ce faire une voix privilégiée. D'ailleurs, aux États, comme ici, on accueillait gratuitement les enfants pauvres à l'école publique quand on exigeait encore une contribution des parents.

Les Américains, sitôt fondée leur jeune démocratie, se sont donc rapidement donné des écoles publiques autour des années 1800, régies par des commissaires d'école élus localement et subventionnées en partie par les États. Le Bas-Canada a suivi en 1829, sous les Patriotes.

Puis, après la Seconde guerre mondiale, les nations ont convenu que l'éducation était un droit et l'ont affirmé solemnellement dans la Déclaration universelle des droits de l'homme, à la fois parce qu'elle est nécessaire au développement des personnes, mais aussi, cela va de soi, à la poursuite du bien commun.

Dès lors, on ne pouvait plus laisser l'organisation de l'école à la seule initiative privée puisque les individus et les groupes ne peuvent pas à eux seuls assurer le droit de tous à l'éducation. Tous les États du monde (du moins les plus riches) ont donc pris l'éducation en charge, sans pour autant être totalitaires!

Idem, mutatis mutandis, pour ce qui est d'assurer le droit de chacun à la santé.

Tout cela a bien peu à voir avec la laïcité. Le Québec, de 1964 a 2000, a su, à l'intérieur d'un régime scolaire confessionnel assurer l'éducation de tous, comme bien d'autres d'ailleurs. C'est pour d'autre raisons, qu'il s'est déconfessionnalisé. Mais c'est une autre histoire.

Marre des anonymes a dit…

Anonyme,

Vous réécrivez l'Histoire.

Les écoles ont été privées pendant des siècles avant même que l'Église s'en mêle (voir Rome ou Athènes). Je dis cela parce que le Québécois moyen qui se croit éduqué dès qu'il entend Église réagit comme un chien pavlovien hargneux.

Pour le reste, le monopole de l'Éducation ne date nullement de l'ère démocratique ! Mais de la Prusse (qui inspirera les Bostoniens) et la France de Napoléon (en même temps que le monopole de la Presse).

S.v.p. renseignez-vous, lisez et ouvrez-vous l'esprit !

Anonyme a dit…

Je suis moi-même assez bien renseignée sur l'histoire de nos institutions.

J'ai bien lu le rapport de Victor Cousin de 1833 sur le système prussien.

Et ai fait aussi quelques lectures utiles sur l'Université de Napoléon et sur le développement de l'éducation en France au 19e siècle.

Toutefois, on ne fait pas sur un blogue un article universitaire.

Cela dit, j'admire votre science historique qui complète avantageusement la mienne. Je vous en sais gré.

Anonyme a dit…

@ Marre des...

Vous écrivez: [...] la Prusse (qui inspirera les Bostoniens) et la France de Napoléon".

Auriez-vous une bonne référence (ou deux) à ce propos. La chose m'intéresse beaucoup.
Merci bien.

Sébas a dit…

Démocratie? Pouaffe...

L'éducation publique 'moderne' est justement illusoire, comme l'est la démocratie... c'est vrai que les 2 se complètent bien...

;-)

«Je suis un "populiste" (pour reprendre le terme de ceux qui méprisent la véritable démocratie)
;-)

Le mot démocratie a UN sens, c’est un gouvernement PAR LE PEUPLE, POUR LE PEUPLE.

Tous les systèmes de gouvernance qui ne donnent pas le pouvoir ultime au peuple, ne sont PAS des démocraties (technocratie-par-les-experts, dans notre cas?).

Ce n’est pas parce que je me dis « intelligent » que je le suis.
Il faut le démontrer par des arguments.

Ce n’est pas parce que je me dis « ouvert », que je le suis.
Il faut le démontrer par des gestes.

Il faut juger un arbre à ses fruits, et les fruits de notre système, ne sont vraiment pas bons… JUSTEMENT parce qu’il n’est pas démocratique.

Aujourd’hui, trop d’individus pensent que la masse des gens est trop conne et qu’il faut donc qu’une minorité « d’experts » et de technocrates décident pour tous… nous voyons ce que ça donne…

Les Suisses ont très bien compris.



***

À suivre...

Sébas a dit…

«Les Suisses ne considèrent pas comme pleinement démocratiques les pays où le peuple ne peut qu’élire des représentants et perd tout pouvoir de décision en dehors des élections.

Comme le peuple n’a pas le temps de prendre lui-même toutes les décisions politiques, il élit des représentants qui légifèrent et gouvernent. Ces représentants ne sont toutefois pas autorisés à confisquer le pouvoir. Le peuple conserve en effet la possibilité d’intervenir dans les affaires publiques en lançant des référendums (refuser une décision des élus) et des initiatives (proposer une modification de la législation): si le nombre requis de signatures est atteint, une votation populaire doit être organisée dont le résultat s’impose aux élus.

Concernant tous les problèmes de gouvernance, l’idéal serait -selon mon humble avis et celui de Jean-Luc Migue, auteur de: « On n’a pas les gouvernements qu’on mérite »- ceci:

« Référendums et initiatives populaires

• Lorsque les décisions gouvernementales sont soumises au scrutin majoritaire direct, chacun des citoyens vote sur chaque mesure dans un référendum distinct, sans considération des décisions à venir ultérieurement ou prises antérieurement. La démocratie directe retire aux politiciens les outils indispensables au maquignonnage (l’échange de votes) qu’ils pratiquent pour gagner les votes en régime de démocratie représentative. Le marché politique pipé qui caractérise notre régime perdrait une part de ses travers. Les initiatives populaires, où de simples citoyens prennent l’initiative de soumettre une proposition au vote, servent à faire obstacle à la domination des groupes organisés. La faible taille de l’État suisse peut illustrer le sens de cet impact.

•Cette argumentation explique en même temps l’hostilité des politiciens au principe du référendum et des initiatives populaires. À leurs yeux, l’homme de la rue est trop ignorant pour faire les bons choix. Chez nous, seuls les politiciens peuvent mettre en branle une consultation référendaire et, on le devine, ils le font rarement. La formule freine la puissance des groupes d’intérêt et renforce la voix des simples citoyens aux dépens de l’élite politique

• La thèse que défendent Romer et Rosenthal (1979) et le résultat qu’obtiennent la plupart des observateurs veulent que l’impact général du référendum soit favorable à l’efficacité des choix publics. Ces deux auteurs concluent qu’en effet les référendums ont plutôt tendance à freiner l’instinct de dépenser qui caractérise toutes les administrations. La Suisse et la Californie font l’objet de critique pour recourir systématiquement à la démocratie directe. Soulignons que le reproche émane des élites politiques et des médias qui s’en font les échos.

• Recall: La valeur du référendum et des initiatives populaires tient souvent à la menace qu’ils font planer sur la tête des politiciens qui se distancent un peu trop allègrement de l’électorat. »



***

Tiré de:

« On n’a pas les gouvernements qu’on mérite »

Catégorie : Gestion et économie
Auteur : JEAN-LUC MIGUE
Date de parution : novembre 2007
Éditeur : CARTE BLANCHE


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A suivre:

Sébas a dit…

Suite et fin:

Pendant longtemps, la majorité des élèves completaient leur primaire (et parfois quelques années de plus)... et allaient sur le marché du travail... mais savait MIEUX écrire, étaient plus discplinés, plus matures, etc... que les élèves d'aujourd'hui...

De nos jours, souvent nous restons des 'ados' jusqu'à l'âge de 25-30 ans... et la diplomation forcée en est souvent la cause. L'accumulation de bacs/maitrises pour se demarquer, en est une autre...

La plupart des métiers s'apprenaient par compagnonnage... et sans tous les corporatismes, lois et reglements et donc, bureaucraties qui gangrènent et compliquent inutilement le monde de l'instruction... cela pourrait encore être le cas aujourd'hui.

En tout cas, seuls quelques-uns se rendaient aux niveaux supérieurs... privés.

Aujourd'hui, trop d'étudiants se rendent à ces niveaux (désormais étatisés ET gangrénés), parce que les corporatismes-des-qualifications-souvent-inutiles, les obligent... et ils se pensent intelligents/instruits, car ils font un bac (diplôme universitaire) ou un dec (diplôme collégial). Haha! C'est plus souvent qu'autrement de l'endoctrinement...

Avant la FORMULE RAND et AVANT LA SYNDICALISATION -FORCÉE- DE TOUS LES PROFESSEURS, la démocratie syndicale existait encore et la majorité des profs étaient AU SERVICE des élèves... et ne militaient pas pour une 'cause' ou une autre.

«Etre au service de»... rime avec «être esclave de» aujourd'hui et pourtant c'est LA condition pour que l'école ne soit pas détournée de son objectif premier. Et pour ça, il faut que l'école ne soit pas inféodée à des monopoles syndicaux et/ou bureaucratiques.

Le niveau baisse sans cesse et notre époque se croit si «avancée».

Que d'illusions... à tous les 'niveaux' : scolaires ou philosophiques...

Tout se complique inutilement par la présence de ces corporatismes.


***


Pendant des siècles, il n'y avait aucune obligation étatique (LOI) -qui plus est, renforçée par une dpj toute puissante (i.e. autre LOI)-, d'envoyer ces enfants à l'école, et pourtant, la plupart des parents voulaient une instruction pour leurs enfants..,

C'était les conditions matérielles et/ou technologiques qui empêchaient la plupart de réaliser ce rêve...

La plupart des pays du monde n'ont pas ce genre de loi, et partout les parents font tout pour que leurs enfants soient instruits...

Depuis que le monde est monde, les parents veulent le meilleur pour leurs enfants, et un état qui passe des lois pour OBLIGER les parents à 'bien agir', finit toujours par ne pas s'arrêter et enlève TOUS les droits des parents...

Toutes les dérives que nous observons ne vont que s'amplifier, car toute notre société est désormais construite sur 'du sable'... i.e. la LOI des pharisiens. Légiférons la vertu... nos façons de vivre, etc et éventuellement, cet état deviendra totalitaire.

Mon message est pessimiste et/ou trop radical? Bof, ces répliques me laisse indifférent, car la réalité (la vérité?), n'a pas besoin d'enrobage pour être comprise et/ou acceptée.


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p.s.
Comparer «tout ça» à des questions de voirie, démontre à quel point nos esprits sont devenus pervertit.

Sébas a dit…

Alors non seulement l'étatisation de l'instruction (devenue éducation, par la magie du novlangue?), est LA pire chose qui pouvait arriver pour l'existence d'une vraie démocratie, l'étatisation de notre santé a tout autant de mauvais 'fruits'...

Les anthropologues du futurs n'en reveindront pas de la folie et de l'arrogance illusoire de notre époque...

Je repose ma question:

si l'étatisation de l'éducation ne rend pas les individus plus intelligents, plus matures, plus aptes à comprendre la réalité du monde dans lequel nous vivons, la LIBERTÉ dans ce domaine serait à prescrire... comme c'est le cas pour notre alimentation et nos logements ?

La COOPERATION VOLONTAIRE de millions d'individus est TOUJOURS meilleur/plus efficace dans ***ces domaines***, que la corporatisation/bureaucratisation/syndicalisation, etc.

L'histoire est de NOTRE bord... partout ou l'état prend 'possession' d'un secteur, cela se termine par l'endettement généralisé, le nivellement par le bas, les pénuries, des MORTS (mort de la conscience, dans le cas de l'éducation -sic- étatisée?), et la faillite de cet état.

SANS EXCEPTION !